Puno, le 22 juin 2006
Le Disneyland péruvien
Toujours au bord du lac Titicaca mais côté péruvien, nous voici à Puno. Pas de flagrantes différences avec la Bolivie, sauf le coût de la vie 2 fois plus cher. Qu’importe, nous voila excités de découvrir les îles les plus réputées du lac. Uros tout d’abord, étonnant chapelé d’îlots flottants composés uniquement de composte de roseaux. On est déstabilisé à s’enfoncer parfois comme dans du sable mouvant mais passé l’effet de surprise de nos premiers pas, c’est la désillusion : Uros, ou le Disneyland péruvien. Absolument plus rien d’authentique n’y subsiste. Les vrai-faux habitants arrivent tôt sur l’île pour enfiler leur costume de travail et jouer la comédie des traditions ancestrales à des touristes en masse, se pressant pour être photographiés avec le Mickey local faisant la manche. Au mieux, c’est avec l’oncle Picsou, refourguant sa camelote de souvenirs à touristes, que l’on « sympathise ». Tout y est, même le tour de manège hors de prix sur bateau traditionnel. Passons, nous mettons le cap vers l’île Amantani, certes 3 heures de bateau toussotant, mais enchantés dans la perspective de séjourner chez l’habitant. Bonjour du bout des lèvres, aucune visite des lieux, encore moins une présentation à la famille, autant dire que l’accueil ne fut pas des plus chaleureux ! Confiants dans notre bonne pratique de l’espagnol, armés de nos sourires et gentillesse légendaires, nous voilà bien décidés à briser la glace. Rien n’y fera, pas même le sujet Coupe du Monde, pourtant si fédérateur à l’accoutumé, encore moins la petite fête costumée censée nous rapprocher à l’occasion d’une danse imposée. Nous avions le sentiment d’être lâchés dans un zoo, une barrière infranchissable était dressée, mais de quel côté étions nous ? Pas de photos de « famille » donc, autant par respect que par fierté, nous ne voulions pas jouer la comédie du touriste enchanté de rencontrer la pauvreté. Reste un joker avec la dernière île, Taquile. Ouf ! Enfin un bon accueil, des sourires (ça ne coûte rien) mais aussi de la bonne bouffe, pas cher en plus, le tout dans un cadre magnifique. M-E-R-C-I !
Puno