Varanasi (Bénarès), le 27 avril 2007

Le cœur battant de l’hindouisme


On s’attendait à être dégoûté par la saleté, le bruit ou les rabatteurs touristiques, mais à ce cocktail olfactif indiscutable qu’offre une des plus vieille ville du monde, notre découverte de Bénarès fut agrémentée de bonnes surprises. Cette ville est emblématique de la vie indienne dans toute sa splendeur et la démonstration la plus flagrante de la puissance religieuse sur les mentalités. Le spectacle se concentre le long des ghâts, ces marches qui bordent le Gange sur plusieurs kilomètres. On y trouve une animation débordante : des prêtres, des sadhus, des mendiants, des barbiers, des blanchisseurs, des gosses en train de jouer au cricket, sans oublier les vaches sacrées par centaines qui s’approprient le mieux l’espace ! Un tour de barque à quelques roupies est un moyen idéal pour assister aux ablutions matinales des Indiens venus ici se purifier l’âme ; l’eau du Gange étant censée laver de tous les pêchés accumulés au cours des vies passées. Mais l’ambiance n’est pas toujours au recueillement, bien au contraire ! Véritable salle de bain à ciel ouvert pour certain ou station balnéaire pour d’autre - perception subjective, selon une échelle de résistance au non-respect des règles élémentaires de l’hygiène - tous les gestes les plus quotidiens, sans exception, se déroulent en public... Ça pousse, ça mousse, ça frotte, ça s’éclabousse comme des gamins.... Autrement, tous les soirs à lieu en face du fleuve la cérémonie de la Puja, au cours de laquelle des prêtres rendent culte au Gange au rythme de chants sacrés. Un moment particulièrement fort en émotion où se rassemblent tous les fidèles. Encore et toujours le long des ghâts, on rencontre également de nombreux bûchers de crémation (actifs 24h/24). Selon les hindouistes, pousser son dernier soupir à Bénarès, c’est l’assurance d’atteindre directement le nirvana et en finir enfin avec le cycle infernal des réincarnations. C’est pourquoi autant d’Hindous viennent spécialement mourir à Varanasi. Je pensais être plus choquée que ça de voir des corps brûler par dizaines, mais au final l’atmosphère autour des crématoires est loin d’être mélodramatique.

Sans nul besoin des bûchers, les températures dépassent allégrement les 40°C en cette saison. Pendant la journée, je profite de l’ombre des ruelles de la veille ville pour faire quelques emplettes aux magasins de soie et de bijoux (une atmosphère typique des souks d’Afrique du Nord !). Pendant ce temps-là, Guillaume profite de la terrasse ombragée de l’hôtel surplombant le Gange avec nos amis français, Christophe et Nicolas, rencontrés plus tôt au Sikkim. La bonne équipe formée avec ces deux trublions, nous prévoyons de poursuivre notre parcours tous ensemble à Agra pour visiter l’emblématique Taj Mahal puis le Rajasthan.

Charlotte & Guillaume




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